RAMEUR, édition 2008

 
::     SOMMAIRE
 
  Le mot du canard
(Xavier Ansseau)

  Le mot du Président
(Philippe Trauwaerd)

  Les chevaliers de la route
(Patrick Godard)

  Les Lauréats fédéraux


  La marche de la St Sylvestre 2007
(Nina Sacco)

  Heerlijk om zo te fietesen
(Philipe Trauwaert)

  Mons Chimay Mons 2007
(Nina Sacco)

  Voyage BPF, Aveyron, Tarn-et-Garone
(Pierre Courcelle)

  Hendaye-Dunkerque
(Serge D'agostino)

  Voyage BPF en Corse
(Pierre Courcelle)

  Les Alpes, pour mes 30 saisons
(Patrick Ruelle)

  Grand retour ou timide reprise?
(Yves Pasleau)

  En route vers de nouvelles aventures
(Ph. De Wispelaere)

  60 ans, 30 saisons: quelle année !
(Roland Defrise)

  Jurassic Trip
(Philipe Trauwaert)

 
 RETOUR

ALPES POUR MES 30 SAISONS


Vendredi 13 Juillet, 9h15, montage du vélo et en route pour un petit tour de reconnaissance dans Morzine où nous circulons à sens unique. ensuite en direction du col de Joux Plane dont les premiers kilomètres sont particulièrement difficiles. L’ascension se passe néanmoins dans de bonnes conditions. Je rejoins un groupe de français qui me lancent ‘’ Eddy Merckx ‘’ en voyant mon vélo. Leur accompagnateur me dira au sommet que je l’ai impressionné par rapport à son groupe qui progressait plus lentement. Et moi qui me dit parfois que je n’avance plus !… J’atteins le col de Ranfoly, 1637 m et j’arrive ensuite au col de Joux Plane, 1700 m vers les 11h00. J’admire le paysage. La vue sur le mont blanc est impressionnante. Je m’en retourne ensuite vers Morzine.





Samedi 14 juillet, vallée de la Maurienne, ascension du col de la Madeleine qui n’est pas facile du tout. Passage à St. François Longchamps vers les 12h00 et arrivée ensuite au sommet qui culmine à 2000 m et que je suis heureux de franchir pour la première fois. Je rencontre un Namurois. Nous échangeons nos impressions et il me prend en photo.

Dimanche 15 juillet. Je séjourne à Briançon, la ville la plus haute de France avec sa cité Vauban et ses gargouilles. Je me prépare pour un grand classique, Lautaret et Galibier que je n’ai plus franchis depuis 11 ans déjà !… Je démarre à 10h00 et tout ne se passe pas pour le mieux dans le Lautaret, dont l’ascension si elle n’est pas trop difficile au départ de Briançon, est longue de 28 kilomètres. Je m’arrête un gros quart d’heure, le temps de boire un coca et je m’attaque vers 12h15 au légendaire Galibier. Je me sens mieux dans cette ascension et c’est avec frissons et émotions que je franchis le sommet 45 minutes plus tard. L’effort a été violent et je dois récupérer. Je m’arrête à nouveau dans la descente au sommet du Lautaret avant de rejoindre Briançon au terme d’une magnifique randonnée dont je garderai un bon souvenir.

Je n’ai plus les moyens physiques que j’avais dans les années 70 et 80 mais je suis quand-même heureux de pouvoir encore rouler en montagne. Ma passion reste intacte pour ce type de cyclotourisme. Les randonnées au long cours, c’est fini depuis longtemps. 5 heures de vélo en mouillant mon maillot me suffisent amplement. Et puis, je vais de l’avant et je ne pense plus à ce que j’ai fait avant, même si je n’ai pas à en rougir !…



Lundi 16 juillet. Départ en vélo vers 10h00 vers le col d’Izoard. Le coup de pédale n’est pas super brillant au début. Peut-être n’ai-je pas récupéré de l’effort accompli la veille mais je progresse néanmoins honorablement à mon rythme jusqu’à Cervières où l’ascension devient plus sérieuse. La côte est souvent raide avec des passages fréquents à 9%. Cette sortie est vraiment celle de la sympathie tellement j’aurai croisé et rencontré des personnes vraiment aimables. Encouragements d’automobilistes, de cyclos que je croise, d’un couple de joggers que je reverrai au sommet, un couple de français de Lille qui accepteront de me prendre en photo, des cyclotouristes Belges de Libramont en vacances à Gillestre, des gamins qui semblent intéressés par la marque de mon vélo !… Et oui, ce nom illustre évoque encore quelque chose de grandiose y compris chez des jeunes !…
Je suis heureux de me retrouver à nouveau au sommet de l’Izoard, un des tout plus grands cols de légende qu’il m’a été permis de franchir à plusieurs reprises. Retour ensuite à Briançon après une belle descente.



Mardi 17 juillet. C’est le grand jour. Arrivée de l’étape du tour de France à Briançon. Une ambiance phénoménale est déjà fort tangible lorsque je m’approche de la place du Champs de Mars où toutes les infrastructures pour l’arrivée sont installées. J’en fais tout le tour et je n’en perds pas une miette. L’agitation que je ressens autour de moi est grande et je vais m’installer près de l’écran géant où je peux assister à la retransmission de l’étape, à moins de 100 mètres de la ligne d’arrivée, avec les commentaires de Daniel Mangas.



Quelle fête, quelle émotion !… C’est vrai que ce tour de France, c’est tout de même quelque chose d’extraordinaire. Et ces coureurs, même s’il n’y a actuellement plus de patron dans le peloton, quel courage, quelle force !… Moi qui fais un peu de vélo, je peux pleinement apprécier l’ampleur de leurs exploits. N’en rajoutons pas avec le dopage !… C’est dommage qu’il y ait des tricheurs !…
Victoire du colombien Solers, échappé dans le Galibier. Il a résisté seul au retour du groupe maillot jaune dans la descente du Galibier et du Lautaret. Je suis heureux d’encourager Tom Boonen après la remise de son maillot vert. Et j’ai également vu Nicolas Sarkozy !…

Mercredi 18 juillet. Dernier jour dans les Aples. Je m’équipe et en route pour une ultime randonnée. Je quitte Briançon en remontant la ville vers le champ de Mars et je prends la direction de Montgenèvre à la frontière franco-italienne. Cette ascension n’est pas trop difficile et j’arrive au sommet à 1860 m vers les 11h15. Quelques instants de repos et je redescends ensuite vers la vallée de la Clarée. Le paysage y est magnifique. La route qui s’élève insensiblement est peu fréquentée. Je croise quelque cyclos. Je me dirige durant une quinzaine de kilomètres vers Névache et je poursuis ensuite vers le sommet du col de l’échelle à 1762 m. Ce fut dur dans la finale comme dans tous les cols mais je suis content d’y être arrivé. Je m’en retourne ensuite vers Briançon tout en admirant une fois de plus un paysage de toute beauté. 7 fantastiques cols franchis en 5 jours, qui l’eut cru ?…



Le vélo me fait toujours rêver. Il me fascine et je le pratique toujours avec plaisir et passion !…



Quelques jours plus tard, nous sommes sur l’île grecque de Corfou. Nous y passons des vacances vraiment merveilleuses. Soleil, mer chaude, beaucoup de natation, du repos, des visites exceptionnels, des paysages magnifiques et finalement, un peu de vélo quand-même !…


Patrick Ruelle